Portrait
Selon une récente analyse du Centre d’études sur les médias (https://www.cem.ulaval.ca/wp-content/uploads/2019/08/cem-mediasquebecois-etatdeslieux.pdf), les quelque 120 hebdomadaires québécois publient environ 3,4 millions d’exemplaires chaque semaine.
La très large majorité de ces publications sont gratuites et distribuées à la porte de chacun des foyers qu’elles couvrent, majoritairement par le Publisac.
On compte également une quinzaine d’hebdomadaires régionaux diffusés en ligne seulement et dont le lectorat n’est pas mesuré.
L’industrie générait autour de 120 millions d’investissements publicitaires en 2017.
Cela dit, les revenus de diffusion (ventes au numéro, à l’article ou par abonnement) représentent une proportion minime (environ 1 %).
L’industrie génère près de 900 emplois directs et de nombreux autres emplois indirects.
(Extrait du mémoire déposé par Hebdos Québec le 14 mai 2019 à la Commission de la culture et de l’éducation)
(…) La crise majeure qui secoue les médias a engendré de nombreux changements : réduction de personnels, restructuration des salles de nouvelles, fluctuation des coûts du papier, baisse des revenus publicitaires, voire de nombreuses fermetures de journaux. Au fil des ans, la crise s’est accentuée avec l’arrivée des géants du Web tels Facebook et Google. Toute crise au sein d’une industrie ou d’un secteur d’activités demeure préoccupante. Par ailleurs, dans le cas qui nous occupe, elle l’est encore plus puisque si elle n’est pas conjurée et qu’un grand nombre de médias disparaissent, il ne restera plus personne pour faire connaître les problèmes et alerter la population sur les enjeux majeurs de nos régions.
Les agrégateurs de contenu, auxquels le réseau Internet a donné naissance, se sont multipliés sans grands frais, sans production directe de contenus, avec peu d’investissements dans les ressources journalistiques et peu de règles d’éthique en matière d’information. Certains sites d’information et la multiplication des réseaux sociaux favorisent le mélange des genres, mais n’assurent pas la crédibilité des sources. Ils diffusent des rumeurs ou « fake news » qui engendrent de la désinformation tout en donnant une impression de « vérité » ou de faits validés. Ces fameuses « fausses nouvelles » ont envahi les réseaux et vont à l’encontre d’une presse responsable et imputable et d’une rigueur journalistique que défend le Conseil de presse du Québec. Elles sont nuisibles à une saine vie démocratique.
Les géants du Web ont aussi cannibalisé les revenus des médias traditionnels, sans assumer aucune des responsabilités sociales et fiscales d’un investisseur de chez nous. Ils ont bouleversé le modèle d’affaires et diminué la valeur réelle de l’information. Ils ont surtout réussi à s’attirer les investissements publicitaires d’entreprises et de commerçants locaux et régionaux sans qu’il n’y ait de retombées tangibles dans les communautés. En quelques années seulement, sans contribution fiscale, ces géants du Web ont érodé les revenus des médias traditionnels qui, pendant des décennies, ont investi temps et argent dans leur communauté, encouragé leurs commerçants et professionnels, soutenu leurs institutions et servi l’intérêt public de leurs concitoyens. (…)